Pages

Le temps est assassin de Michel Bussi

PETITES INFORMATIONS


Auteur: Michel Bussi
Pages: 624
Editions Pocket
Fiche Livraddict










RÉSUMÉ




Été 2016, devenue femme et mère, Clotilde revient pour la première fois sur les lieux de l’accident, avec sa famille, en vacances, pour exorciser le passé…
A l’endroit même où elle passait son dernier été avec ses parents, elle trouve une lettre.

Une lettre signée de sa mère… Vivante ?
Été 1989, Corse, presqu’île de Revellatta. Un fatal accident de voiture : quatre occupants, une seule survivante, une adolescente de quinze ans. Tous sont morts sous ses yeux.





MON AVIS




Dans son ensemble d'abord, j'ai dévoré les 600 pages en quelques jours (de travail). Le livre est divisé en 3 parties et la dernière a été lue d'une traite en pleine nuit, tellement je ne pouvais plus lâcher le livre. J'ai été tenue en haleine jusqu'au bout. Je suis nulle pour découvrir le coupable mais alors là encore plus nulle que d'habitude. Certains retournements de situation ou secrets étaient simples à comprendre ou prévisibles dès le début mais l'assassin final pas du tout.

Parlons un peu des personnages maintenant, j'ai beaucoup aimé voir évoluer Clothilde, notre personnage principal, une femme perspicace peut-être même plus affutée à 15 ans qu'à 40 ans car oui nous avons droit à 2 Clothildes, celle du présent à 40 ans et celle qui tenait son journal intime à 15 ans. 
On peut donc voir les désillusions de la vie, ça peut foutre un peu le cafard niveau vision de l'amour d'ailleurs notamment par la représentation de couples à l'ancienne si on peut dire c'est-à-dire dans lesquels la femme est considérée comme celle qui ne dit rien devant son mari, qui fait la cuisine mais qui ne perd pas le nord quand même. J'ai parfois levé les yeux au ciel mais cela existe encore comme le fait soulever l'auteur par un autre personnage, Cassanu, le grand-père. Il reste un de mes personnages préférés au final, même si j'ai vite deviné quel serait son avenir, car malgré son regard traditionnel sur certaines choses de la vie, il a l'oeil vif et des petites réflexions en accord avec le temps qui change autour de lui. 
Passons à un autre personnage qui a quand même un peu son importance dans l'arbre généalogique qui est Valentine, la fille de Clothilde, arrière-petite-fille de Cassanu. J'avoue qu'elle m'est un peu sortie par les yeux ainsi que Franck, mari de Clothilde, vis-à-vis du peu d'intérêt qu'ils ont pour leur mère pour l'une et femme pour l'autre sur son histoire à elle. Je ne suis pas sure que ce soit très crédible quand on tient à une personne mais je l'ai accepté car ce n'est pas un point principal mais surtout si cela n'avait pas été le cas, l'histoire aurait été diamétralement différente. L'auteur fait ainsi ressortir un autre point sous-entendu, nous pouvons être de la même famille, passer ses journées avec une personne et au final en devenir indifférent et être plus proche de personnes extérieures à son cercle familial. 

Si nous parlions un peu du décor de notre histoire, la Corse et ses histoires de famille. Les descriptions étaient à la fois belles, présentes juste ce qu'il faut pour ne pas trop ralentir l'histoire mais nous donner en même temps envie d'aller se perdre un peu dans le maquis. Ce livre vient confirmer que j'aime de plus en plus les histoires de famille, ici presque en huis-clos si on peut dire car tout se passe sur la belle île, la Corse. On découvre également cette attache qu'ont les Corses à leur île, leur histoire avec elle, complètement séparée du reste de la France. Je me suis vite prise au jeu comme étant l'une des leurs qui veut protéger ce patrimoine si précieuse, assez drôle pour une fille qui n'a jamais mis les pieds sur cette île et qui n'a aucune famille là-bas comme quoi l'auteur a bien réussi son coup, il me semble. 

Seul petit point négatif, qui n'en est pas vraiment un, mais disons que c'est pour ça que ce n'est pas un coup de coeur et que je n'ai pas mis la note maximum, c'est la fin. D'abord, la "première" fin au final un peu prévisible et un peu surréaliste sur certains aspects (spoiler: entre l'arrivée du bateau qui n'a plus navigué depuis 27 ans de l'amant et le saut de 30m environ dans l'eau d'un papi de 90 ans qui n'a rien). La "seconde" fin est elle aussi très "tout se finit bien dans le meilleur des mondes" et qui reste très prévisible, disons que même si je ne suis pas déçue, ce n'est pas au même niveau que le reste du roman, ce qui me laisse une pointe de déception, j'aurais aimé en savoir un peu plus sur Orsu, plus en tout cas que 2 phrases (spoiler: depuis quand s'est-il décidé à parler? Avec qui a-t-il fait sa vie puisqu'on sait ensuite qu'il a eu un petit garçon?), c'est donc simplement un personnage que j'aurais aimé voir un peu plus développé. 

Je terminerais en vous disant que c'est un très bon policier aux couleurs de l'été mélangé à des histoires de famille à lire au bord de la plage, de la piscine ou comme moi les soirs d'été après le boulot.